Eh oui ! Me revoilà avec de nouvelles vidéos ! Et cette fois, je reviens avec l’une de mes épreuves majeures de l’année. Ça se passe dans les Dolomites, en Italie, à Cortina d’Ampezzo, là où se déroule le Lavaredo Ultra Trail. Une épreuve UTMB dans un cadre à couper le souffle.

Donc reste avec moi jusqu’au bout parce que dans cet article, je vais te montrer un peu de la course en inside (uniquement dans la vidéo), puis je ferai un vrai débrief, où l’on parlera de tout : l’avant-course, le déroulé de la course, la gestion, la nutrition, l’hydratation, le matos utilisé…

Je te l’ai dit : un article complet pour partager mon expérience et une certaine approche qui pourra te donner des idées pour tes futurs défis. Et peut-être aussi, éventuellement, te donner l’envie de partir dans les Dolomites, même en touriste, pour passer quelques jours de vacances. Qui sait ?

 


 

COURSE INCERTAINE

Avant de commencer le récit de course, je vais te remettre un peu de contexte. La course a eu lieu le vendredi 27 juin, mais si tu m’as suivi un peu sur Instagram, tu sais que je me suis malencontreusement bloqué le dos le lundi matin… en me levant tout simplement des toilettes.

Je connais cette douleur, ça m’arrive généralement une à deux fois par an. Et là, tu vois tous les mois de prépa défiler devant toi. Un peu d’agacement, mais j’essaie de rester serein et je verrai comment la douleur évolue. Quoi qu’il en soit, je sais très bien que dans quelques heures, j’aurai du mal à marcher. Mais je sens aussi que le déplacement du disque n’est pas aussi violent que d’habitude. Donc… on verra bien.

Mardi, je décolle vers Cortina. Je fais le déplacement en van aménagé, car vu le spectacle des Dolomites, je voulais vraiment en profiter à 200 %. Le problème, c’est que c’est plus de 10 h de route, donc pour le dos… t’as compris, c’est loin d’être l’idéal. Mais j’ai la chance (ou pas) d’être accompagné par ma chérie, qui me prêtera main forte si besoin est.

J’arrive le mardi soir vers 23 h, juste à quelques kilomètres de Cortina, plus précisément à Misurina, pas très loin des Tre Cime.

Je suis défoncé. Et compte tenu de la douleur aggravée par le trajet, j’ai vraiment pas beaucoup d’espoir pour la course. Mais je switch direct en mode : « Ce n’est pas grave. Même si je ne peux pas faire la course, je profiterai des Dolomites en van. Je ne serai pas venu pour rien. » Honnêtement, dans ma tête, ça a fait la différence. Pas de stress, juste du plaisir en perspective, même si j’ai un pincement au cœur à l’idée de ne pas participer.

Le matin, je me réveille face à un spectacle incroyable, un avant-goût de ce que sont les Dolomites. J’ai mal au dos, mais je me dis : « Ce n’est pas grave, on va prendre le petit déj’ et on ira marcher un peu pour voir si ça va mieux. » La seule chose que je sais dans ces cas-là, c’est qu’il ne faut pas rester immobile. Il faut bouger, puis s’allonger si ça tire trop, et recommencer, etc. Donc petite marche d’un peu plus de 4 km et 200 m de D+ dans l’après-midi, et je sentais déjà du mieux. Je commençais même à retrouver de l’espoir.

Le soir, on part dormir au Col Gallina à 2200 m d’altitude, histoire de m’habituer un tant soit peu aux effets de l’altitude. Même si les bénéfices sont discutables scientifiquement, ça compte psychologiquement pour moi. Et puis l’endroit où on est garés est magnifique. Zéro regret.

Jeudi, c’est l’heure du retrait des dossards. Je me sens super bien. La douleur s’est largement atténuée et je suis persuadé à ce moment-là que je pourrai prendre le départ vendredi.

DÉBRIEF DE LA COURSE

Je suis sur la ligne de départ et j’ai carrément zéro stress. Plutôt excité même, et hâte de partir pour voir le parcours. Je ne suis pas un grand stressé de base, mais habituellement il y a toujours ce petit stress d’avant-course. Mais ce jour-là, rien. Je ne me suis pas vraiment échauffé. J’ai juste effectué quelques mouvements de mobilité rapide puis je me suis placé.

Le départ est donc donné à 8 h. Comme d’hab, les premiers kilomètres pour moi sont toujours inconfortables, le temps que la machine se mette en place. Et c’est généralement après quelques minutes que je sens si ça répond ou pas. Et ce jour-là, les planètes étaient vraiment alignées car tout marchait. Sensation, forme, jambes, cardio… c’était un perfect.

Sur ma montre, j’avais mis en affichage principal uniquement le temps de course et l’heure, juste pour me rappeler mes temps de ravitaillement. De temps à autre, je regardais la distance et le D+ parcourus, mais pour le reste, j’ai tout fait à la sensation.

Les premiers kilomètres du parcours permettent de se lancer progressivement avec un profil relativement plat. Forcément, ça a pas mal bouchonné au début dès que les sentiers se rétrécissaient. Mais finalement, ça m’a peut-être fait perdre quelques minutes, c’est vrai, mais au final, ça m’a aussi économisé des minutes que j’aurais pu perdre sur la fin.

Comme j’ai pu le dire auparavant, le parcours des sentiers du Lavaredo est vraiment tout ce que j’aime dans le trail. Premièrement, c’est magnifique. Peu importe où tu passes et lèves la tête, t’es carrément submergé par les montagnes et leur esthétique atypique. Ensuite, c’est vraiment roulant. Quasiment aucun crapahutage, tu relances, ça descend bien. Pas trop de pierriers qui cassent les jambes. Et enfin, dans le cas d’une météo relativement belle et chaude comme on a pu avoir, le parcours est souv…

Bref, les kilomètres s’enchaînaient et je me sentais vraiment en grande forme. Je remontais pas mal de places étant donné que je pars tout le temps du fond. Pour dire, au deuxième checkpoint, j’ai remonté 211 places, 83 au troisième, 49 au quatrième… En fait, je relançais tout le temps, et ça m’a permis de garder un rythme soutenu du début à la fin, sauf aux environs du 34e kilomètre où j’ai un peu trop tardé pour avancer ma prise de glucides.

Autre point qui m’a permis aussi de remonter pas mal de places : la descente. Malheureusement, je vois trop de participants se faire défoncer par les descentes. Ils perdent un temps fou alors qu’ils sont bons dans les montées ou sur le plat. Soit les chevilles sont trop fébriles, soit les quadris tiennent pas la cadence, soit c’est les deux… J’ai d’ailleurs fait une vidéo sur ce sujet que je posterai très bientôt. Reste connecté parce que je vais donner des conseils très pratiques pour commencer à b…

Justement, en parlant de descente, les 12 derniers kilomètres sont en descente, avec des pourcentages plus ou moins importants oscillant entre du -10 % et des passages à -25 %. Autant te dire que ce dont je viens juste de parler prend tout son sens à la fin de la course. Si tu ne t’entraînes pas assez en descente, tu ramasses sévère.

Ce qui me permet de conclure ce déroulé de course en validant carrément mes entraînements précédents. Ils n’ont pas été faciles, mais je les ai bien dosés, bien placés en fonction de l’échéance et de la spécificité du terrain. Bien entendu, l’accompagnement musculation, dont je suis désormais un spécialiste en la matière, a joué aussi. En tant que préparateur physique depuis 2003 et spécialisé dans le trail depuis 2017, j’ai eu le temps de comprendre et d’apprendreénormément de choses que j’ai d’aill…

Ce que j’ai remarqué aussi, c’est que même en n’ayant pas couru du tout la semaine de la course à cause de mon dos, je suis arrivé sur la ligne de départ avec des jambes en béton et une forme optimale. Comme quoi, ça peut remettre en question pas mal de choses sur l’affûtage. Et comme quoi il peut être différent d’un individu à l’autre. Je finis donc la course à la 573e place sur 1516 partants, en 7 h 38.

LE MATOS QUE J’AI UTILISÉ

Bon, maintenant je vais faire un point sur le matos que j’ai utilisé et je vais même raconter une petite anecdote en ce qui concerne les chaussures, dont je parlerai en dernier.

Côté textile, j’avais un débardeur blanc (ouais, désormais je prends des couleurs plutôt claires pour renvoyer la chaleur), un short de chez WISE, le SHERPA RACE, mon Buff aux couleurs de Passion Trail que je portais au poignet pour le tremper dans l’eau et me rafraîchir, et une casquette.

Je fais juste une petite aparté sur le short de chez WISE pour plusieurs raisons : d’une, et principalement, parce que c’est un produit de qualité, comme tous leurs produits d’ailleurs. De deux, c’est français. Et de trois, parce que je suis leur évolution depuis leurs débuts et je trouve admirable le boulot qu’ils ont pu accomplir ces dernières années en partant de rien. Donc un grand bravo à Guillaume et Axelle, les fondateurs de WISE.

Pour en revenir au short, sa spécificité vient du fait qu’une ceinture de portage y est intégrée, dans laquelle on peut transporter deux flasques de 500 ml. Et l’avantage, c’est que ça ne bouge pas. Moi, en l’occurrence, j’ai mis une des quatre flasques que je transportais dans la poche avant de la ceinture. Et dans la poche arrière, j’avais mis mon gobelet pliable.

En plus de cette ceinture de portage intégrée, ce que je fais depuis deux ans maintenant, c’est que j’ajoute une ceinture de compression, une BV SPORT, que je positionne au niveau du ventre pour transporter davantage de matériel, et en l’occurrence, les réserves de gels pour cette fois.

Pourquoi je fais comme ça ? Parce qu’en fait, plus t’alourdis ton sac avec du matos, plus il aura tendance à balloter. Le meilleur compromis, c’est de répartir la charge de façon homogène, et pour moi, clairement, c’est beaucoup plus confortable.

Par exemple, j’ai couru avec le sac Salomon ADV Skin 12L, dans lequel j’ai mis 6 gels, une flasque de 500 ml dans la poche de droite, et les deux autres dans la poche dorsale. Mon coupe-vent était dans la poche kangourou à l’arrière. Et pour finir, j’avais mis couverture de survie, manchettes et crème solaire dans la poche zippée.

Pas de bâtons pour moi. J’ai déjà donné les raisons dans une vidéo où je parle justement de l’utilité (ou non) des bâtons en trail running. Je t’invite d’ailleurs à aller la voir.

Pour la montre, c’est toujours ma COROS Vertix 2, sur laquelle j’avais mis le tracé de la course.

Et maintenant, on va parler de ce que tu attendais certainement le plus : les chaussures.

Y’a pas très longtemps, j’ai posté une story sur Instagram (toujours dispo sur TikTok) où je critique sévèrement les Salomon S/Lab Ultra Glide, en jouant sur une mise en scène où je faisais mine de les jeter à la poubelle. Alors déjà, scoop : non, je les ai pas jetées ! Je vais pas balancer 250 balles juste pour une petite vidéo. C’était juste pour souligner ma déception.

J’étais précédemment sur les S/Lab Genesis, que j’ai adorées. Je ne leur ai trouvé quasiment aucun défaut. Mais quand Salomon a proposé un nouveau modèle avec un bon amorti, je me suis dit : pourquoi pas, pour faire des rando-courses ou des petits jogs trail ?

Mais j’ai été trop naïf de penser que Salomon pouvait rendre une chaussure avec autant d’amorti stable dans les sentiers techniques. Quand t’as couru avec des Pulsar ou des Genesis, tu peux plus aller sur du technique avec des chaussures maximalistes. Ça ne marche pas.

Heureusement, j’avais pu tester les Ultra Glide deux semaines avant le départ lors d’une sortie longue à Ancelle, qui a été catastrophique. Dès que les sentiers devenaient un peu techniques ou en dévers, les chevilles partaient dans tous les sens. J’ai fini avec les tendons flingués. Et j’ai compris que ces Ultra Glide étaient faites pour les terrains neutres, peu techniques, pas pour la montagne avec pierriers, racines, dévers, mottes d’herbe, etc.

Du coup, j’ai vite réinvesti dans une nouvelle paire de Genesis, et c’est avec celles-ci que j’ai pris le départ du Lavaredo.

Mais quand je déambulais dans les rues de Cortina avant la course (et même pendant), j’ai été vraiment surpris par le nombre d’athlètes qui portaient les S/Lab Ultra Glide. Malgré le profil roulant de la course, ça reste de la montagne. Et honnêtement, ça aurait été un calvaire de courir avec ces pompes-là.

Personnellement, je les utilise désormais soit pour marcher en montagne, soit pour faire des jogs sur des terrains que je sais neutres.

Petite anecdote : je me suis amusé à observer le comportement des chevilles des coureurs devant moi, avec des chaussures maximalistes (notamment les Ultra Glide), et putain que je regrette de ne pas avoir pu filmer… C’était une catastrophe.

Dans la première longue descente vers le Col Gallina, j’en ai même vu un se faire la cheville en direct live, tellement violemment que j’en ai eu le petit frisson qui te fait sursauter.

Bref, j’ai vu des chevilles vriller tout le long du parcours, comme mon pote Tony l’avait vu sur moi lors de notre sortie à Ancelle.

Tu l’auras compris : je suis pas fan de ce modèle. Mais par contre, la S/Lab Genesis, c’est vraiment une masterclass. Pour moi, c’est la chaussure parfaite aujourd’hui. Elle est au top dans ses compromis : amorti, dynamisme, stabilité… Donc une fois de plus, pas du tout déçu de mon choix pour cette course.

Et surtout, dans les descentes, tu peux envoyer sans te soucier de savoir si ta cheville va vriller ou pas.

STRATÉGIE NUTRITION

Allez, maintenant c’est le moment de parler de comment je me suis ravitaillé durant ces 7 h 38 de course. Tu vas voir, ma stratégie était très simple.

Ça fait désormais trois saisons que j’utilise les produits de chez Maurten, mais comme je ne reste pas fermé, j’ai voulu tester d’autres produits qui m’ont interpellé, notamment les gels NDuranz Nrgy de chez 4Endurance, composés de 45 g de glucides et de quelques électrolytes.

J’ai effectué mes tests durant ma préparation au cours de ces derniers mois et, honnêtement, j’ai adhéré rapidement pour plusieurs raisons : d’un, et c’est l’argument le plus important, c’est que pour moi, ça passe au niveau digestif. De deux, la quantité de glucides est idéale pour ma stratégie nutrition, qui se fait exclusivement à base de gels. Et enfin, il y a une question de prix : comparés aux gels Maurten 160 contenant 40 g de glucides, les NDuranz sont carrément moins chers pour un apport supérieur.

Malgré tout, j’ai utilisé deux gels Maurten 160 : un au départ de la course et un autre dans les derniers kilomètres.

Ma stratégie nutrition était simple : 45 g de glucides, soit un gel NDuranz toutes les 45 minutes. Chaque prise était suivie de deux bonnes gorgées d’eau pour neutraliser le goût forcément hyper sucré en bouche.

Cela dit, s’il y a un paramètre que j’aurais dû anticiper, c’est d’augmenter la fréquence des prises au bout de 5 h de course, en passant à un gel toutes les 30 minutes au lieu de 45. C’est ce qui m’a valu un coup de moins bien au 34e kilomètre, où je sentais mon énergie diminuer.

J’ai pris la bonne décision en réagissant rapidement, en augmentant la fréquence des prises à toutes les 30 minutes, et c’est rentré dans l’ordre petit à petit.

Niveau hydratation, j’avais prévu de partir avec quatre flasques de 500 ml remplies d’eau. Comme j’en ai parlé précédemment : une dans la ceinture intégrée à mon short, une autre dans la poche avant droite dédiée de mon sac, et les deux autres en réserve dans la poche arrière du sac.

Généralement, je n’aurais pris que trois flasques, mais compte tenu du premier ravito en eau qui se trouvait après 17 km et un peu plus de 1000 m de D+, j’ai prévu large. Et j’ai eu raison.

S’il y a un seul bémol à souligner sur cette course, c’est ce premier ravito, un peu trop tardif à mon sens. Alors oui, il y avait des sources d’eau sur le parcours, mais d’expérience, mieux vaut partir prudent et prévoir large. Si la source venait à ne plus être disponible pour diverses raisons… tu te retrouves vite sans eau au bout d’1 h 30 de course.

Après le premier ravito, je remplissais uniquement trois flasques car la fréquence des points de ravitaillement était plus rapprochée. J’ai été extrêmement assidu sur l’hydratation et j’ai consommé en moyenne 750 ml/h. Je le répète : mon hydratation est exclusivement basée sur de l’eau plate. J’adore prendre un peu d’eau pétillante sur les stands, mais je n’en mets plus dans mes flasques parce qu’elles gonflent avec le gaz.

Sur les points de ravitaillement en solide, je n’ai rien consommé si ce n’est quelques quartiers de citron, pour la vitamine C et l’acidité qui cassent un peu la monotonie sucrée des gels.

Au total, sur 7 h 38 de course, j’ai consommé 10 gels NDuranz à 45 g de glucides et 2 gels Maurten 160 à 40 g, soit un total de 69,5 g/h de glucides.

Ce qui me fait penser que j’aurais pu anticiper et augmenter la fréquence de prise après 4 ou 5 h de course.

Cette expérience me permet de fixer plus précisément ma stratégie pour ma prochaine course à Sierre-Zinal, qui aura lieu le 9 août. Mais ça, on en parlera après l’échéance.

Ce qui me permet donc de conclure cette vidéo en espérant que ça t’a plu, que ça t’a éclairé ou donné des infos utiles sur certains aspects abordés. N’hésite pas à me dire en commentaire ce que t’en penses, à me poser des questions si t’en as, je me ferai un plaisir de partager avec toi.

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